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Article N°21807

place publique, un mouvement politique face aux urgences :

Ecologique
Démocratique
Sociale
Européenne

Écologie : le compte à rebours est lancé

Les climatologues nous mettent au pied du mur : si nous souhaitons demeurer sous la barre de 1,5°C d’augmentation de la température globale par rapport à l’ère pré-industrielle, il faut réduire de moitié nos émissions de carbone d’ici à 2030. Cela induit une révolution copernicienne de nos modes de production, de consommation et de pensée. 15 000 scientifiques nous ont alertés : « bientôt, il sera trop tard » pour sauver la biodiversité, les écosystèmes, le climat et les humains. Chaque demi-degré compte. Si nous dépassons le seuil de 2°C, les climatologues parlent d’effondrement… Les plus vulnérables d’entre nous seront touchés les premiers. Leur mise en garde écrase tout le reste. Rien de ce qui nous est cher aujourd’hui – notre liberté, nos liens affectifs, la nature, notre qualité de vie, notre sécurité – ne pourra plus être garanti dans un monde dont les piliers environnementaux s’effondrent. Cela nous dicte un impératif catégorique : celui d’essayer tout ce qui est en notre pouvoir pour infléchir cette perspective de misères humaines aggravées. Pour y parvenir, nous devons opérer des changements structurels et systémiques profonds. Nous devons changer de matrice mentale et politique et nous reconnecter à la nature pour rechercher une prospérité moins dépendante de l’injonction de la croissance économique. Nous devons vivre chaque instant en gardant à l’esprit un impératif : désamorcer la bombe à retardement du dérèglement climatique planétaire.

Démocratie : un nouvel âge

Faut-il être aveugle à ce point pour ne pas voir la crise profonde que traverse la démocratie ? Jamais le fossé ne s’est autant creusé entre les représentants et les représentés... Les décisions sont prises dans l’entre soi des élites... Terreau fertile à tout les populismes autoritaires ! Il est temps de travailler à un nouvel âge démocratique où le citoyen reprend le pas sur l’individu-atome, où le commun prime sur le particulier, où le temps long des transformations supplante la culture de l’immédiat et le temps court des élections qui nous obsèdent. La démocratie ne sera plus providentielle, descendante, passive, infantilisante, uniquement électorale. Elle sera une démocratie continue, effective, réelle. Elle sera débat, co-construction, engagement. Elle sera interactive, elle prendra en compte la complexité, elle sera édifiante. Pour mieux décider ensemble, pour réenchanter la démocratie représentative, pour susciter la citoyenneté active, pour faire peuple à nouveau. Cette démocratie-construction est éprouvée au niveau local, dans toujours plus d'oasis. Il nous faut désormais changer d’échelle et renouer avec ce qui permet de retrouver la promesse fondatrice de notre contrat social : le commun, les limites, le caractère universel de toute décision ! "Le pouvoir naît quand les hommes travaillent ensemble . Il disparaît lorsqu’ils se dispersent" (Hannah Arendt).

Justice sociale : mettre fin à la course vers le bas

En organisant volontairement la dérégulation de l’économie et en refusant d’imposer un socle commun aux différents pays de l’Union, les institutions européennes ont laissé prospérer une concurrence sociale et fiscale entre les États membres. Cette compétition mortifère a entraîné une course vers le moins disant fiscal et in fine, social. Aujourd’hui, quatre pays de l’Union Européenne peuvent être considérés comme des paradis fiscaux et siphonnent les recettes fiscales de leurs voisins. Pour répondre à cette concurrence, les autres pays baissent leur pression fiscale. A ce rythme, il est à parier que bientôt l’ensemble de l’Europe sera un gigantesque paradis fiscal. Pourtant ces politiques fiscales anti-redistributives n’ont pas permis de créer de l’emploi, ni de redresser l’économie. A l’inverse, elles ont augmenté les inégalités sociales et creusé les déficits. Les conséquences de ces politiques sont bien visibles, présentes dans notre vie de tous les jours, à travers le manque de personnel dans les hôpitaux, les écoles ou les universités ; le manque de matériel dont se plaignent les pompiers, la police, le corps médical et l’éducation nationale ; ou la dégradation des infrastructures. Les besoins à satisfaire sont pourtant énormes. Il est urgent de rappeler l’efficacité de l’Etat social face aux chaos des politiques néo-libérales. Nous voulons inventer ce "modèle social européen" tant de fois invoqué, et jamais réalisé. Au moins-disant nous voulons opposer le mieux-disant, à la compétition, nous voulons substituer la coopération et la convergence. Cela ne sera pas possible sans une véritable démocratisation des institutions européennes.

Europe : année zéro

20 ans que l’Europe traverse une crise existentielle. Nous devons en finir avec tant d’années qui l’ont amenée à perdre son sens: le déni démocratique, la concurrence économique, fiscale et sociale érigée en projet par défaut, l’impuissance collective, l’abandon d’une partie de la jeunesse dans la prison pour dette et le ressentiment, les traités de libre-échange qui nous exposent aux quatre vents de la mondialisation davantage qu'ils ne nous protègent. Nous devons endiguer la poussée des identitaires, en Hongrie, en Italie, en Pologne, en Slovénie, en France, car sinon tout sera emporté : la culture, la démocratie, l'héritage de nos conquêtes pour les droits et les libertés individuelles. Le défi pour notre génération est immense et nous avons le sentiment d’un tournant de l’Histoire. Nous appelons l’Europe au sursaut, nous voulons être ce sursaut. Il faut ouvrir des horizons, au-delà des masses nuageuses, très sombres, qui envahissent progressivement notre ciel européen. Rompre la spirale du fatalisme, du renoncement, de la lassitude. Rassembler une génération d'acteurs et retrouver ensemble du désir et de l'espoir. La diversité des cultures et des jeunesses européennes sont des ressources inouïes pour lutter contre le national-populisme, résister au déclinisme, redonner du sens au projet européen. Des milliers d’acteurs de terrains vivent l’Europe dans leur quotidien et tissent des liens, de Lisbonne à Tallinn. L’Europe est la bonne échelle d’action pour traiter des grands sujets où l’union fera la force : le changement climatique, la montée des inégalités, la régulation du capitalisme. Mais elle ne pourra devenir une échelle d’action légitime que si nous parvenons à démocratiser les décisions de l’Union européenne et à favoriser une vraie circulation des idées et du débat sur le continent. L'Europe de l’année Zéro, c'est celle d'une nouvelle ère, celle de la reconquête démocratique et écologique, celle de la jeunesse.


Olivier FOURNET

Lien :https://place-publique.eu/

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